La mobilité virtuelle

Afin de faire bénéficier le plus grand nombre d’étudiants d’une ouverture sur l’Europe, il est prévu de développer « la mobilité virtuelle », c’est à dire l’enseignement à distance dans un contexte international.

Cela consiste à proposer à des étudiants une expérience de mobilité telle qu’elle pourrait se réaliser dans un échange Erasmus classique par exemple (mobilité physique), mais en restant chez soi, du fait de la crise sanitaire, ou pour d’autres raisons. : freins socioculturels, questions financières, contraintes familiales, professionnelles, handicap, suivi d’un traitement médical intensif, etc.

La mobilité virtuelle n’est pas nouvelle et certains projets de ce type existent depuis de nombreuses années. Au Collège ou au Lycée par exemple, certains élèves ont pu vivre une expérience européenne sans quitter leur salle de classe. Ils ont pu travailler avec d’autres classes situées dans des pays différents, et cela sans se déplacer. C’est grâce au concours des nouvelles technologies de la communication que ces expériences collaboratives internationales ont été rendues possibles. Pour plus d’informations consulter le site e.Twinning.

Mais au niveau de l’enseignement supérieur, si l’on se contente d’inscrire des étudiants d’une université de pays A, dans des cours en ligne d’une autre université de pays B, on risque de faire l’impasse sur  l’expérience interculturelle qu’apporte une mobilité physique. Il faut donc veiller à ce qu’il y ait une réelle et riche collaboration transfrontalière avec des personnes de cultures et d’horizons différents qui étudient ensemble. Avec comme objectif, au delà de l’acquisition de savoirs, l’amélioration de la compréhension interculturelle et l’échange de connaissances. Tous les outils suivants sont donc largement utilisés : messagerie, blog, forum, wiki, salle de discussion, visioconférence, bibliothèque de documents, etc.

Un autre exemple de mobilité virtuelle pourrait être celui de certaines Universités, qui proposent dans le cadre de partenariats avec d’autres Universités européennes, des SPOC (Small Private Online Courses) ou des MOOC (Massive Open Online Courses). Ces modules sont ouverts aux étudiants des Universités partenaires en tant que cours optionnels, tout en étant dispensés à leurs propres étudiants comme des cours faisant partie de leur cursus et validés par des crédits ECTS.

Les avantages sont nombreux : choix enrichi de cours optionnels, accès à l’enseignement de professeurs du monde entier, cours accessibles 24./24 h et 7/7 jours, possibilité de pratiquer une autre langue, possibilité de développer un réseau dans le monde entier à travers des forums de discussion et les réseaux sociaux utilisés, etc.

La reconnaissance des qualifications obtenues en mobilité virtuelle :

Un étudiant en mobilité virtuelle peut effectuer sa formation en ligne dans « l’établissement d’accueil », durant une année entière, un semestre, mais aussi pour un module ou un bloc de compétences.

Le système de crédits ECTS favorise cette mobilité européenne en termes de reconnaissance inter-établissements mais n’est pas toujours adapté aux nouveaux modes d’apprentissage « modulaires ». Aussi certaines Universités sont elles en train de développer des solutions numériques pour délivrer et reconnaître les qualifications. On les appelle les « digital credentials ».

Les mobilités hybrides

Afin de tenir compte du contexte sanitaire actuel, le programme Erasmus + s’est adapté. Il propose désormais des mobilités hybrides, c’est à dire la possibilité de suivre des enseignements à distance organisés par l’établissement d’accueil ou d’autres activités en lien avec la mobilité, assortis d’une mobilité physique à l’étranger à une date ultérieure et dès que la situation le permet. Les activités virtuelles viennent donc en complément des mobilités physiques.

Tous les étudiants sont potentiellement concernés par la mobilité hybride Il suffit que son établissement participe au programme Erasmus+ (études ou stages). Elle est accessible à tous les cycles, jusqu’aux doctorants.

Les modalités de la mobilité hybride :

– Elle combine obligatoirement une mobilité physique et une mobilité à distance.
– La mobilité physique peut s’effectuer avant, pendant ou après la mobilité à distance.
– Il peut y avoir une période d’interruption entre la mobilité à distance et la mobilité physique.
– La durée de la mobilité physique est de deux mois minimum pour une mobilité de stage et de trois mois minimum pour une mobilité d’études.
– La bourse Erasmus+ est versée uniquement lors de la mobilité physique.

Il existe deux types de mobilités hybrides :

Le programme hybride simple ou le programme intensif hybride. Le premier, le plus fréquent, se base sur un échange entre deux établissements d’enseignement supérieur alors que le second s’appuie sur trois établissements minimum. Il permet aussi une mobilité physique plus courte, de 5 à 30 jours à l’étranger.

La mobilité hybride, une opportunité pour certains étudiants :

La mobilité hybride est une opportunité pour les étudiants hésitant à se lancer dans l’aventure à l’étranger. Elle peut permettre ainsi de prendre ses marques avant le départ. L’Agence Erasmus+ offre donc aux jeunes, une occasion d’accéder plus facilement à la mobilité et aux valeurs européennes. Cela pourrait intéresser notamment les étudiants de milieux défavorisés, ceux en situation de handicap ou qui ont des contraintes familiales ou professionnelles (étudiants-parents, étudiants athlètes…), certaines disciplines, comme la médecine dont les étudiants partent assez peu en mobilité, etc.

Mais la mobilité hybride n’a pas vocation à remplacer entièrement les mobilités physiques, Elle peut simplement être un bon compromis pour certains profils d’étudiants ou en raison de pandémies.

EGM 2021